Nous l’avions découvert au Showcase Paris alors qu’il clôturait la soirée avec Marshmello. Très bon en live, excellent dans ses productions, nous avons posé nos questions au jeune Stupead.
1. Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas encore ?
Je m’appelle Hugo Camedda et je fais de la musique sous le nom de Stupead. J’ai grandi à Lille puis déménagé à Rennes il y a quelques années. Désormais je fais des études de production Brighton en Angleterre avec un maximum d’acoustique dedans et surtout de la guitare.
2. A seulement 20 ans, tu as été playlisté par Martin Garrix et supporté par d’énormes chaines telles que MrSuicideSheep ou Majestic Casual, comment expliques-tu ce succès ?
C’est un peu compliqué à expliquer puisque ça tombe de nul part. Mais en ce qui me concerne j’ai commencé très tôt à comprendre le monde et à me faire des contacts. Et à l’époque où Soundcloud était encore à son top niveau, j’envoyais un maximum de messages à toutes les chaines donc j’ai eu des reposts, et forcément un jour les bonnes personnes sont tombées sur mes morceaux. En plus quand Majestic ont uploadés mon titre « Let Me Know », MrSuicideSheep ont fait de même trois jours après donc parfait scénario pour moi !
3. Nous savons qu’un EP est dans les tuyaux, peux-tu nous nous en parler ?
Je n’ai pas encore de date de sortie mais début 2018 je pense. Ça me tenait à cœur de faire un groupement de sons comme ça et quand on fait de la musique on a envie de faire plein de trucs différents. Et faire un EP c’est le meilleur moyen pour faire ça car si on fait single par single c’est compliqué de changer de style à chaque fois. Donc là il y aura 5 morceaux. Certains seront dans les vibes de mes précédents, d’autres plus énervés et d’autres plus expérimentales puisqu’il y en a un dans lequel je chante. C’était plus simple que de trouver un chanteur me convenant et j’avais envie d’essayer. Ce sera donc un EP éclectique mais tout en gardant cette patte que j’essaye d’instaurer.
4. Tu as récemment joué avec le frenchy Dustycloud qui a un style bien différent du tiens. A quoi peut-on s’attendre lorsque l’on vient te voir jouer ?
Alors c’est une bonne question parce que ça dépend haha. En fait pour Stupead, j’aspire à faire du live avec guitare, percussions etc et dans ce cas, il s’agira de plages horaires de concert, de début de festival. Alors que si on vient me voir jouer pour un DJ set, ce sera une vibe house puisque c’est la musique que j’adore et j’essaye même de m’inspirer de ces drops lourds dans mes prods. Je jouerai les influences françaises à la Dombresky, mais aussi la french house de l’époque avec les premiers Daft Punk pas connus.
5. Entre le live et tes productions, tu sembles surfer sur la vague chill menée par nos jeunes talents nationaux Kungs, Petit Biscuit, Mome..?
On a tous commencé à peu près au même moment et on se connait plus ou moins. C’est allé plus vite pour certains mais c’est une génération d’artistes français dans laquelle je m’inscris tout à fait. Mais le but d’un projet est d’amener quelque chose de différent avec mes influences personnelles.
6. Penses-tu que jouer en live apporte plus d’énergie à ton public qu’un DJ set ?
C’est une grosse question. Je pense qu’un DJ set, je peux arriver n’importe où, même si les gens ne me connaissent pas, ça peut être hyper bien. Alors qu’un mec comme Mome qui ne fait que du live, il fait des concerts et ce ne sont que des fans qui viennent. Et s’il fait un DJ set, les gens vont être déçus alors qu’avec un live, ça va être énorme. Il y a aussi le problème de l’horaire parce qu’avec un DJ set de 2 à 4h, il y a plus de chances que les gens adhèrent.
7. Tu comptabilise aujourd’hui plusieurs millions de streams, as-tu des dates de tournées de prévues ?
Depuis petit je suis musicien et j’ai vraiment envie de pousser le live, c’est mon but ultime de faire des concerts. Donc même si j’adore les DJ set, je préfère les limiter pour ne pas être catégorisé comme tel et j’ai encore mes cours de production en Angleterre qui prennent du temps. Donc pour l’instant j’ai rien de prévu sur les prochains mois, j’ai seulement quelques dates à confirmer.
8. Que penses-tu de la scène électronique internationale ?
Je fais de la musique depuis super longtemps et dans mon école on est tous musiciens, on ne parle que de ça etc donc on est au courant de tout ! Et là où je suis hyper fier c’est que les français on est toujours là et depuis très longtemps. Mais là où je suis un peu déçu, j’en parlais avec Dustycloud l’autre jour, c’est qu’en France il n’y ait pas cet engouement pour ces styles de musiques. En France, côté musique électronique, c’est clairement le monopole de la techno. C’est cool pour les gens qui aiment mais je trouve que nous sommes du coup très limités. Je suis hyper content que nos artistes explosent aux Etats-Unis mais c’est dommage que ce soit si petit en France.
9. As-tu un mot pour les jeunes producteurs ?
Ça va faire cliché mais c’est vrai, le plus important c’est de ne jamais arrêter. Ensuite il faut vraiment envoyer sa musique au plus de personnes possible. Je passais de suggestion de pages à suggestions de pages en ouvrant des centaines d’onglets pour envoyer mes morceaux. Donc forcément avec cette quantité j’avais quelques réponses et c’est une étape indispensable je pense. En plus ça te permet d’avoir des vues sur tes tracks et après c’est exponentiel. En voyant 10 000 vues sur ton track, il y aura plus de chance qu’ils s’y intéressent. Mais évidemment le plus important reste la musique ! T’as beau avoir des labels, tout ce que tu veux, le plus important c’est ça !